Il n’est pas dans nos habitudes de faire la critiques d’un film, mais l’exception confirme la règle. CREED, l’héritage de Rocky Balboa… Quand le projet a été mis sur les rails il y a environ 3 ans, honnêtement, on n’y a pas cru. L’histoire d’un fils illégitime du légendaire Apollo CREED, qui viens trouvé, au fin fond de la cuisine d’un resto vieillot, l’enfant de Philadelphie , l’étalon Italien, pour lui demander de l’entraîner? Sans blague, le scénario ne fait pas rêver. ..
Mais c’est sans compter le bon sentiment américain, la présence de Sylvester Stallone et surtout quelques ingrédients, qui ont offert à ROCKY en 1977, 10 nominations et 3 Oscars dont le meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur montage.
Alors pourquoi CREED est sans doute, l’un des meilleurs Rocky. Depuis Rocky Balboa, l’aspect social du personnage revient au premier plan. ROCKY prends de l’âge ! Après une carrière de champion du Monde, Balboa retrouve la galère des débuts. .. Adrian est morte et son fils lui a tourné le dos depuis des années . Il s’est recyclé en restaurateur et vit une existence pépère avec son fidèle beau frère Paulie. Jusqu’au jour ou, un promoteur et une simulation de combat, vont venir perturber sa petite vie rangée,l’obligeant à un ultime combat face au champion du monde, un jeune boxeur de 30 ans. C’est malheureusement à ce moment de l’histoire, que le scénariste et réalisateur, Stallone himself, se tire une balle dans le pied. Alors, même si on aime Sly et qu’on a admis à l’époque du plus que moyen Rocky V, que notre Boxeur préféré file une raclé à un jeunot qui fait deux fois son poids, c’est qu’ il avait la faveur de son âge.
LA RECETTE MAGIQUE D’UN BON ROCKY
CREED, est donc l’histoire du jeune Adonis Johnson, délinquant notoire et fils illégitime de la légende Apollo Creed. Le jeune homme viendra trouver le seul adversaire et ami de toujours de son père, pour l’entraîner et lui redonner l’amour et l’honneur d’un nom si emblématique et difficile à porter. Les ingrédients du 1er film de la saga sont là. Un jeune perdu, va profiter des conseils d’entraînement d’un vieux briscard des rings et saisir l’opportunité d’affronter le champion du monde. Dans sa quête de rédemption, il rencontrera une jeune musicienne sourde qui l’épaulera et lui offrira son amour… De quoi faire pleurer dans les chaumière, non? Ce Spin-Off de Rocky, a tout de même un petit Goût de Reboot… Y compris dans sa réalisation, Ryan Coogler, rend hommage à la saga via de nombreux plans et sur de nombreuses similitudes liées aux vies d’Adonis et Rocky. La course d’entrainement dans les rues de Philly, le soutien implacable de Bianca rappelant l’indispensable Adrian, La course au poulet lors de l’entrainement, les conseils de Rocky tel ceux de Mickey. Tout cela semble tout de même déjà vu… Mais, cela fonctionne. Le réalisateur de l’excellent « Fruitvale Station » à bien compris qu’il ne fallait pas faire n’importe quoi avec une franchise telle que ROCKY. Ryan Googler aurait pu se contenter d’une succession de Flash Back d’Apollo Creed, mêlés à quelques scènes avec Rocky et un combat final opposant Adonis à Rocky. Mais le parti prix d’une cohérence entre les six premiers films et ce nouveau personnage était un joli challenge. Le film va à l’essentiel. La quête de reconnaissance du jeune Adonis est légitime. Et lorsque que son nom éclate au grand jour, un seul homme peut l’entrainer, tant sur le plan professionnel que personnel. Malgré son adoption par Mary Anne Creed, Adonis fait le choix de retourner à Philadelphie, Ville industrielle et populaire où l’odeur de la sueur se fait ressentir dans les Gyms de boxe.
MICHAEL B.JORDAN L’HÉRITIER
Le réalisateur de CREED, à choisi Michael B. Jordan, l’acteur de son 1er film pour interpreter la descendance d’Apollo. Physiquement, le jeune comédien révélé par la série : FRIDAY NIGHT LIGHTS ou au cinéma dans CHRONICLES et FRUITVALE STATION est un très bon choix. Musculature athlétique, petite moustache et sourir ravageur. Son arrogance et sa détermination sont les traits de caractère du personnage interprété par Carl Weather. Pour le rôle de Bianca, Tessa Thompson tiens parfaitement la réplique à Adonis… jeune musicienne devenant sourd, sa fragilité dissimule une force incontestée à soutenir son compagnon… Une version 2.0 d’ Adrian.
CREED nous propose un Stallone vieillissant et malade. Amorcé dans ROCKY BALBOA, l’âge prends le dessus sur notre héros et c’est combat contre un Cancer que devra affronter Balboa. Stallone est touchant et l’académie des Golden Globes, sensible à son jeu, lui décerné le prix du meilleur second rôle masculin. A la course aux Oscars, il est pressenti pour obtenir la célèbre statuette dans la même catégorie.
DÉFINITIVEMENT UN SPIN-OFF
Alors même si CREED est un excellent film, quelques petits détails manquent. Malgré une excellente bande originale composée de 2 Pac, Nas ou encore The Roots & John Legend, ce qui manque à CREED, se sont les musiques de Bill Conti., Les bons vieux tubes bien kitsch, qui vous prennent au tripes. Qui ne s’est pas fait un footing au son de « Gonna Fly Now » , ou encore fait péter les watts lors d’un entraînement de muscu avec « Eyes of the tiger ». On est d’accord. Autre petite suggestion personnel, les adversaires. Le fait de prendre au casting de réels champions, amène une certaine crédibilité dans les combats. Mais malheureusement combattant ne veut pas dire acteur… Jusque ROCKY IV, les acteurs choisis était de bons sportifs mais avant tout, en plus d’un physique atypique, leur charisme était indéniable. Yvan Drago, un capitaine de l’armée russe de 130 Kg pour 1m97. Une machine à tuer, entrainé à coup de technologies futuristes et de stéroïdes. On l’appelle même le « Grizzli de Sibérie » c’est dire la réputation. Pas de paroles inutiles, Dolph Lundgren dit trois mots dans le film et pour cause, il est là pour régler un contentieux entre les Soviets et les Ricains, sur fond de Guerre froide. Tous ce que son poing rencontre…est détruit !
Ensuite, il y a Clubber Lang. Qu’il est beau ce vilain de service avec sa coupe iroquoise et son œil du tigre. Mister T, propose un personnage agressif et jaloux. Son seul but est de prendre le titre à Balboa, qui joui d’une vie luxueuse depuis son titre de champion du monde. Lang s’entraîne en solitaire jour et nuit. Il gravit un a un les échelons, enchaînant les combats et se hisse au rang de challenger. Il pète un boulon, le jours ou Rocky annonce qu’il raccroche les gants. Les insultes fuses, Clubber s’en prends à tout le monde, ses répliques sont assassine face à Rocky « C’est pas une statue qu’il faut lui donner, c’est une paire de couilles… Ce ringard accepte que des combats face à d’autres ringards », Mickey aussi à les faveurs de Lang » Ferme ta gueule, vieux débris… » mais là ou il est au summum, c’est face à Apollo Creed, ou il lui lâche » Tire toi, fout le camps! Tu pues la défaite, j’ai pas besoin de toi… Je veux pas de ringard pour m’emmerder dans mon coin et tu ferais mieux de pas me faire cette gueule là si tu veux pas que je te la défonce! »
Donc pour conclure, CREED est bel et bien SPIN OFF de la saga ROCKY et non l’épisode 7. On a adoré et la suite prévue pour une sortie en novembre 2017, devrait venir confirmer ce que l’on pourrait appeler « L’HÉRITAGE DE ROCKY BALBOA ».